Bonjour Ă tous,
Pour une fois qu'un fil H&O traite de ce sujet, et qu'en plus les discussions ne partent pas en vrille, ça vaut la peine de le parcourir. (
http://www.hisse-et-oh.com/forum/index. ... =0&order=0)
En synthèse :
Quelle protection incendie réglementaire devons nous avoir à bord ?La Division 240 dit que :
Pièce jointe:
Citer:
Article 240-2.43
Caractéristiques du matériel de lutte incendie
I. Le matériel de lutte contre l’incendie est approuvé conformément aux dispositions de la division 311 du règlement, ou bien à celles de la division 310. Dans ce dernier cas, les dispositions de la division 322 sont applicables. Toutefois, les extincteurs portatifs conformes à la norme EN3 peuvent être embarqués.
II. La durée de vie et la périodicité des contrôles des extincteurs sont fixées par le fabricant.
III. A l’exception des extincteurs prescrits pour la protection des installations de propulsion, un ou plusieurs extincteurs peuvent réaliser tout ou partie des exigences de protection des autres parties du navire.
IV. Tout le matériel est facilement accessible.
V. A bord des navires dont la longueur de coque est supérieure à 15 m, l’emplacement du matériel de lutte contre l’incendie est repéré par des pictogrammes conformes aux dispositions de la résolution A.654(15) de l’O.M.I. telle qu’amendée, ou à une norme de signalisation de l’évacuation ou d’incendie en vigueur dans un Etat membre de l'Union Européenne. Cette disposition est en outre applicable à tout navire, lorsqu’il embarque du matériel destiné à la lutte contre l’incendie qui n’est pas immédiatement visible du fait de sa disposition à bord.
En résumé : installation d'un ou plusieurs extincteurs norme EN3 adaptés aux risques à couvrir, avec révisions périodiques et apposition de signalétique appropriée si ces équipements ne sont pas directement visibles.
Citer:
Article 240-2.44
Extinction des moteurs hors-bord
I. Les navires à moteurs hors-bord dont la puissance totale est supérieure à 120 kW embarquent un parc d’extincteurs portatifs de capacité totale minimale 34B.
II. Tout extincteur requis pour la protection d’un moteur hors-bord se situe à une distance du poste de barre principal ou du cockpit n’excédant pas 1 m pour les navires dont la longueur de coque est inférieure à 10 m, et n’excédant pas 2,5 m pour les autres navires.
Remarque : il est suggéré dans le fil d'avoir un extincteur eau+additif pour ce risque car un extincteur poudre pourrait être très inefficace en cas de vent, autant qu'un CO² pour la même raison et pour l'absence de confinement du foyer à traiter.
Citer:
Article 240-2.45
(Arrêté du 04/12/09)
Extinction dans les locaux de machines
I. Tout local de machines abritant une ou plusieurs machines à combustion interne dont la puissance est inférieure ou égale à 120 kW comporte un dispositif obturable, permettant la diffusion d’un agent d’extinction sans qu'il soit nécessaire d'ouvrir le ou les panneaux d'accès habituels. Dans tous les cas, le ou les moyens d’extinction est au minimum du type 34B.
II. Les locaux abritant une ou plusieurs machines à combustion interne dont la puissance est supérieure à 120 kW disposent soit de moyens mobiles analogues à ceux prescrits au paragraphe ci-dessus mais d'une capacité totale combinée d'au moins 68B, soit d'un moyen d’extinction fixe conforme aux dispositions de la division 322 du règlement.
Synthèse : un système d'extinction fixe ou mobile, base CO². S'il est fixe, il comporte un déclenchement à distance ou automatique. S'il est mobile, le local machine dispose d'un regard à volet occultable par rotation permettant de projeter le gaz. Ceci car "un local en feu est en dépression par rapport à son environnement". Les systèmes à bouchon sont donc plus difficiles à ouvrir en cas d'incendie.
Citer:
Article 240-2.46
Extinction dans les espaces extérieurs et dans les locaux autres que les locaux de machines
I. Une cuisine avec appareils électroménagers dépourvus de flamme nue dispose d’un extincteur portatif de capacité minimale 5A/34B, ou d’une couverture anti-feu conforme à la norme EN 1869.
II. Un foyer à flamme nue est protégé soit par un extincteur de capacité minimale 8A/68B, soit par un extincteur de capacité minimale 5A/34B et une couverture anti-feu. Ces moyens se situent à moins de 2 m de tout appareil à flamme nue installé en permanence, et sont placés de telle sorte qu’ils restent accessibles en cas d’inflammation de l’appareil.
III. Un espace habitable avec couchage dispose d’un extincteur portatif de capacité minimale 5A/34B, situé à moins de 5 m du milieu d’une couchette quelconque.
IV. Lorsque le navire est équipé d'une installation électrique du domaine 2, il dispose d’au moins un extincteur 5A/34B diélectrique.
Remarque : la facilité pousserai à disposer d'une couverture anti-feu près du réchaud afin d'éteindre par asphyxie un incendie en casserole ou autre récipient. Il faut malgré tout envisager un renversement ou débordement du produit en feu, rendant la couverture bien moins efficace. Donc une couverture et un extincteur. Au choix CO² ou eau+additif. Attention au CO² dans un milieu confiné !
Pour déterminer le système anti-incendie à mettre en place, il convient d'en connaitre les caractéristiques (copier-coller du fil !):
Citer:
Les classes de Feu
On distingue cinq classes de feux, pour lesquelles un ou plusieurs « agents extincteurs » (Le produit utilisé pour combattre le feu) sont utilisables.
La classe A :
Ce sont en général des feux produits par des matériaux dits « solides » ou « secs » et « braisants »: Bois, papier, tissus, certains plastiques, etc.…Ces matériaux brûlent en formant des braises qui peuvent ré-enflammer la matière même si elle paraît éteinte.
La classe B :
Feux de liquides ou de solides liquéfiables, ou « feux gras » : Essence, hydrocarbures, solvants, paraffine, etc. D’une façon générale : Ce qui brûle sans faire de braise. Les feux d’origine électriques sont classés dans cette catégorie.
La classe C :
Feux de gaz tels que propane, butane, acétylène, gaz naturel par exemple.
La classe D :
Cette classe correspond aux feux de métaux et ne se rencontre pratiquement que dans l'industrie : Magnésium, sodium, etc. mais également feux provoqués par l'embrasement de copeaux ou de poussière de fer.
Ces feux imposent l'utilisation d'extincteurs très spécifiques, tout autre type d'extincteur pouvant avoir un effet inverse au résultat escompté.
La classe F :
Feux d'huiles ou graisses servant d'auxiliaires de cuisson.
Cette classe, récente et peu connue, est encore très peu représentée dans le monde de l'extincteur.
Quel type d'agent extincteur sera le mieux adapté en fonction de la classe de feu ?
Voici un tableau succinct (seuls les extincteurs les plus courants sont représentés) pour mieux comprendre le rapport entre les classes de feux et l'extincteur préconisé.
L'eau pulvérisée avec additif : Classe AB.
Le plus courant des extincteurs pour la « Protection Générale ». Contient de l’eau additionnée d’un additif : Généralement de l’AFFF (Agent Formant un Film Flottant).
Beaucoup moins salissant que l’extincteur à poudre, et pourtant très efficace pour combattre des feux secs : Bois, papiers, tissus...et les feux de classe B (feux gras).
Il trouve sa place presque partout.
Action par refroidissement sur les feux de classe A dû aux fines gouttelettes qui, au contact du foyer, se vaporisent en absorbant la chaleur dégagée.
Action par étouffement sur les feux de classe B grâce à la formation d'un film flottant qui isole les vapeurs du combustible et de l'oxygène de l'air.
Capacités courantes : 6 Litres ou 9 Litres.
La portée efficace des Extincteurs Eau+Additif se situe entre 2 et 3 mètres, et sa durée de fonctionnement à jet continu de l’ordre de 12 à 20 secondes selon les modèles et la capacité (6 ou 9 Litres).
Utilisation sur des équipements électriques :
L'eau pulvérisée est utilisable en présence d'une tension inférieure à 1000 V, car l'eau est pulvérisée en fines gouttelettes, et le jet n'est pas conducteur. Souvent, la lancette elle-même est entièrement en matériau non-conducteur.
Risque de détérioration des équipements électriques et électroniques du fait de la nature liquide et mouillante de l’agent extincteur.
Attention à l'eau de ruissellement (Chargée en poussières et autres particules) qui peut être conductrice. Sur les feux d'origine électrique, un extincteur Co2 est fortement préconisé.
Le dioxyde de carbone (ou Co2) : Classe B.
Utilisable sur les feux de classe B (Liquides et solides liquéfiables), et également sur les feux d'origine électriques : Compteurs, baies de brassage, moteurs, équipements informatiques et bureautiques…
C’est la chaleur provoquée par un échauffement électrique qui enflamme les isolants (matières dérivées d’hydrocarbures, donc solides liquéfiables).
Ne provoque aucune salissure. Action par étouffement sur les feux de classe B et sur les feux d'origine électrique.
Capacités courantes : 2 Kilos ou 5 Kilos.
La portée efficace des Extincteurs Co2 se situe 1 et 2 mètres, et sa durée de fonctionnement à jet continu de l’ordre de 6 à 10 secondes selon les modèles et la capacité (2 ou 5 Kilos).
Le dioxyde de carbone (ou Gaz Carbonique) est éjecté avec force lors de la mise en service.
-Il est extrêmement froid (température inférieure à –50 °C)
-Il créée sur les surfaces un dépôt de glace carbonique (-78°C) qui se vaporise a son tour.
Pour ces deux raisons, éviter absolument de diriger cet extincteur dans la direction de quelqu’un à courte distance (< 1 mètre).
Le bruit généré par cet extincteur est assez impressionnant. (Souffle).
Sur des feux de classe A
(à condition que les braises n'aient pas eu le temps de se former) et B un extincteur au dioxyde de carbone (Co2) peut être utilisé selon le principe du « tout ou rien » : En cas de réussite le feu est éteint, mais dans le cas contraire les flammes reviennent rapidement.
Les poudres ABC (ou poudres polyvalentes) : Classe ABC.
Courant, très efficace et polyvalent car agissant sur 3 classes de feux mais salissant du fait même de la nature pulvérulente de l'agent extincteur : à réserver aux locaux ou un risque de feu dû au gaz est à craindre, ou dans les lieux tels que garages, dépôts, sous-sols, etc.. Et bien sûr les véhicules et stations-services.
Action par étouffement sur les feux de classe A grâce à la formation d'un vernis liquide qui isole les surfaces chaudes de l'oxygène et des gaz inflammables, empêchant le reprise du feu. Action inhibitrice sur les feux de classe B et C.
Capacités courantes : 6 Kilos ou 9 Kilos.
La portée efficace des Extincteurs à Poudre ABC se situe entre 2 et 4 mètres, et sa durée de fonctionnement à jet continu de l’ordre de 12 à 20 secondes selon les modèles et la capacité (6 ou 9 Kilos).
La Poudre ABC n’est pas conductrice d’ électricité, et peut donc être utilisée sur un équipement sous tension.
C’est, de plus, le seul agent réellement efficace sur les feux de gaz.
Mais :
La poudre ABC est extrêmement fine, s’insinue partout, abîme les équipements fragiles. Elle crée un nuage opaque et irritant qui risque d’augmenter le risque de désorientation.
Pour ces raisons, on déconseillera cet extincteur pour la protection générale des locaux du type magasins, restaurants..., ou l’eau pulvérisée + additif est mieux adaptée.
En revanche, les zones ou se trouvent des risques localisés (Chaudières, Zones de stockage, parking…) seront dotées de ce type d’extincteur.
Remarque collectées dans le fil sur des défauts à connaitre :
La poudreCiter:
La poudre polyvalente a le très gros inconvénient d'être agressive à retardement sur tous les composants électriques et électroniques. Quelques mois après son utilisation, des désordres énormes apparaissent inévitablement sur tous les appareils qui ont été touchés lors de la diffusion. De plus elle est très volatile et quasiment impossible à diriger lorsqu'il y a du vent.
Le nettoyage après une utilisation est très difficile. Les particules sont tellement fines que l'air devient totalement irrespirable, grosses quintes de toux, et asphyxie
Le CO²Citer:
Son efficacité est très réelle dans un volume fermé et beaucoup moins en volume ouvert.
Le choc thermique au moment de la libération (-70°C) peut provoquer des problèmes arrières sur tous les composants électriques. Le CO2 est absolument inodore et incolore. Utilisé dans un volume confiné comme une salle de machines, il remplace l'oxygène... Un humain privé d'oxygène perd connaissance sans douleur et meurt s'il n'est pas secouru très rapidement.
Bilan de ce fil et des réflexions que j'ai menéMon malheureux extincteur automobile à poudre d'1kg ne fonctionnerait que 4 secondes en cas d'usage (s'il fonctionne !), éteindrait peut-être le feu mais ruinerait à coup sur le bateau également. A proscrire, d'autant que la Division 240 n'oblige pas à disposer d'un système Poudre, mais d'un système norme EN3. A débarquer d'urgence.
Il semble possible de trouver désormais sur le marché des eau+additif de 2 litres, en plus des modèles classiques 6 litres et 9 litres. Ceux-ci sont certainement plus adaptés à nos petits voiliers, mais avec des capacités de lutte inférieures !
Les extincteurs doivent être "homologués" Marine : compatibles avec le milieu marin.
J'envisage donc de placer dans Mouzig :
- Coffre tribord : un CO² , pour usage sur feux de classe B, donc moteur HB en puits et sur nourrisses d'essence dans le coffre babord. Eventuellement en urgence vers l'intérieur s'il n'est plus temps d'attraper le eau+additif.
- Sous le cockpit, sous la descente : un eau+additif 2 ou 6 litres pour usage sur les feux de classe A et B (réchaud, électronique, éclairage ou tout autre foyer à l'intérieur).
- Sur cloison très proche du réchaud : une couverture anti-feu
En espérant que ces information vous intéresseront, et vous feront prendre conscience de la nécessité de bien réfléchir aux moyens de lutte incendie à prévoir sur nos voiliers.
J'ai personnellement appris beaucoup... et fortement révisé mon plan de lutte !
Romain.